The Velvet Underground and Nico est officiellement le premier album du Velvet Underground. Sous le parrainage de Andy Warhol (la banane),Il est enregistré entre avril et novembre 1966 dans les studio et sous le label Verve, label plutôt spécialisé dans le Jazz expérimental. Il sortira en mars 1967.
Il démarre sur Sunday Morning, petite ballade mélancolique dans l’esprit du temps de l’époque, pourrait-on penser, mais on sent poindre comme une sorte de malaise. Ce titre n’aurait d’ailleurs pas du figurer sur l’album car il était à la base un single destiné à promouvoir le groupe grâce à une icone, Nico, mannequin de son état, et l’une des égéries de la factory d’Andy Warhol. Sur la face b se trouvait d’ailleurs femme fatale, chanté également par Nico et que l’on retrouvera aussi dans l’album.
Le premier morceau aurait donc du être I’m waiting for the man, que Lou Reed chantera toujours I’m waiting for my man. L’album comporte de nombreux morceaux cultes. Venus In furs et sa thématique sado-maso, Heroin qui décrit un shoot, All tomorrows Parties qui se réfère aux parties qui se déroulent au sein de la Factory. On y trouve également European Son, un morceau qui démarre classiquement puis part en vrille complet, comme le fera Sister Ray sur le deuxième album du Velvet.
L’album n’aura aucun succès à sa sortie, il ne sera connu que de quelques happy fews qui vont s’en emparer pour créer un nouveau Rock. La raison de cet échec est simple à comprendre. Il suffit juste d’écouter ce qui se fait en 1967. On est dans la bluette Hippie (California Dreams, I’ve got you babe), le trip ostentatoire et intello (Jefferson Airplane), la soul bien pensante de Motown ou les expérimentations psychédéliques du genre woa ! trop cool !
Nous n’évoquerons pas la variété, ce n’est pas le thème de ces chroniques.
White Light/White Heat est enregistré en 2 jours en septembre 1967, toujours, sur le label Verve. Le mot d’ordre est ampli à fond, amphétamine et distorsions. Il ne comporte que 6 titres mais il y a deux titres à la durée exceptionnelle The Gift, conte sanglant et morbide qui dure plus de 8 minutes et Sister Ray, près de 18 minutes. On est soit dans un trip sous héroïne ou LSD avec Lady Godiva’s Operation, soit sous amphètes avec I Heard Her Call My Name. Un titre sage reste en dehors du tumulte : Here She Comes Now.
Guère de succès non plus mais au même titre que le premier album. Les groupes à venir, ceux qui feront trembler les bases du Rock endormi sur des trips académiques au milieu des années 70, sauront montrer qu’il s’agissait bien là de deux véritables productions subversives.