King Tuff fait partie de ces artistes qui incarnent une certaine forme d’underground que seule l’Amérique peut produire.
King Tuff est en somme l’héritier de l’esprit de la Beat Generation et cet esprit nomade est inscrit dans les gènes des Etats-Unis. Kerouac met tout cela au grand jour dans les années 50 mais cela date de bien avant. Etre sur la route, ce n’est pas seulement une question d’espace, c’est aussi et surtout une question de mental. Il y a toujours eu cette recherche d’une nouvelle frontière, qu’elle soit physique ou spirituelle.
Was Dead a été composé par King Tuff comme dans un état second en 2006. Il fut pressé à quelques exemplaires et devint un album dont chacun avait entendu un bout, une parcelle. Was Dead fut à la fois intégré et désintégré. L’écoute complète de cet album réédité par Burger Records montre qu’il est un aboutissement, un chef d’oeuvre donc, comme l’est le premier album de Suicide. Was Dead, Suicide… l’idée de la mort comme nécessaire à celle de renaissance.
Que faut-il pour qu’un album soit culte outre qu’il soit un aboutissement ? Je pense qu’il doit faire la somme de toute chose, s’approprier et déconstruire pour construire autre chose qui lui ressemble mais qui n’est plus tout à fait la même chose. Was Dead est à mon sens l’un des rares albums qui ait ce don… J’avais The VU and Nico, Suicide et Unknown Pleasure. Il y a désormais Was Dead.