Moi, vous me connaissez, je n’ai rien contre le second degré, la parodie ou la caricature. Il m’arrive même parfois de verser dans le premier degré, dans le burlesque tarte à la crème ou peau de banane.

Mais tout de même.

Là, c’est en dehors de mes habituelles échelles de valeur. Empire of the Sun a fait du kitsch sa marque de fabrique. Cela peut être intéressant mais à condition de faire la démonstration que l’on est capable de maîtriser cette esthétique. La maîtriser, cela pourrait être proposer une critique de cette esthétique du vide, de décaler le regard pour en montrer tout ce qu’il y a de préfabriqué, de surfait. Bref, c’est transformer le cliché en image.

Or, rien de tout cela ici. La pochette est entre le jeu vidéo et le film blockbuster et à force de ne rien dire, elle en est pathétique et ridicule.

Quant au contenu, comment dire ? C’est une sorte de Daft Punk mal inspiré (C’est dire si on touche le fond), un sous-Justice version discount. C’est pas Nutella, c’est Mustella. C’est GanGnam Style en version LP.

On n’est plus dans la caricature mais dans la contrefaçon. La preuve est qu’ils poussent le vice jusqu’à remixer du David Guetta ! C’est un peu comme si Licence IV reprenait du Patrick Sébastien (ou le contraire).

Et le pire, c’est que je me dis que ça va marcher, que l’on va entendre cette merde dans les radios, les télés et que cela va même faire danser toutes les générations dans les mariages, anniversaires et communions. Un peu comme Numa Numa Yeah, le truc qui donnait envie d’envahir la Moldavie qui pourtant avait déjà vu passer pas mal de troupes au pas cadencé au cours des siècles. Hegel s’est trompé, on  ne retient rien de l’Histoire.

Empire of The Sun, pas brillant mais con comme la lune. J’ai lu ça et là que c’était festif et décalé. Festif ? Nuts ! C’est la fête à Neuneu plutôt, avec bob Ricard, musique de beaufs et tonton Alfred qui sort sa zigounette à la fin du repas tellement qu’il est bourré.

Quant au décalage, je préfère encore Paulette, la reine des paupiettes par les Charlots…

A y’est !  je savais que cette énorme daube me faisait penser à un truc ancien. Mais vous savez ce que c’est, avec l’âge, la mémoire devient plus sélective. Donc voilà, ça m’a fait penser à la tektonik, la musique qui donnait envie de faire un carnage au napalm.