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Alvilda – “C’est Déjà L’heure”

Alvilda, quatuor parisien formé en 2019, s’inscrit dans la longue tradition des groupes qui insufflent une énergie moderne dans des sonorités rétros. Le choix de leur nom, une référence à Alwilda, une princesse scandinave devenue pirate pour se libérer des conventions, illustre leur volonté d’explorer les frontières de la pop et du punk tout en revendiquant une certaine indépendance artistique. En évoluant sur la scène parisienne, le groupe s’est taillé une solide réputation, mêlant des textes chantés en français à une instrumentation qui oscille entre la nostalgie des années 60 et l’urgence du punk rock.

Leur single “Négatif”, sorti en 2021, a posé les bases de leur esthétique sonore : des mélodies accrocheuses, des riffs incisifs, et un ancrage dans une tradition française qui rappelle les groupes comme Les Calamités, tout en flirtant avec l’énergie brute des Buzzcocks ou des Ramones.

Des influences

Sorti en octobre 2024 sous Static Shock Records, “C’est Déjà L’heure” est un condensé de tout ce qui fait la force d’Alvilda : 10 morceaux, 30 minutes d’intensité mélodique et d’énergie communicative. Dès les premières notes de l’album, le groupe plonge l’auditeur dans un univers où les guitares fuzz se mêlent à des harmonies vocales soigneusement arrangées.

Les influences musicales d’Alvilda sont particulièrement visibles dans leur capacité à jongler entre différents registres. Les spectres sonores des girl groups des années 60, tels que The Ronettes ou The Shangri-Las, se retrouvent dans les harmonies vocales douces et les refrains entêtants de titres comme “À Demain”. Cependant, le groupe modernise ces références en y intégrant l’urgence du punk : des titres comme “Vortex” ou “Tempête” rappellent les premiers albums des Buzzcocks, avec des guitares tranchantes et une rythmique effrénée.

Le morceau “Angoisse” apporte une touche plus introspective, presque mélancolique, qui évoque les ballades mélodieuses de Dolly Mixture, tout en restant fidèle à une production contemporaine. La voix lead, tour à tour fragile et affirmée, y est particulièrement mise en valeur, soutenue par des arrangements subtils.

Un autre point fort de l’album réside dans ses paroles. Chantées intégralement en français, elles oscillent entre l’intimiste et le sarcastique, abordant des thèmes universels comme le passage du temps, l’aliénation moderne, et les relations humaines. Cette écriture poétique et directe ancre Alvilda dans la tradition des groupes français comme Indochine ou Niagara, tout en évitant le piège de la nostalgie pure.

Les influences et leur réinterprétation

Alvilda réussit le pari de fusionner des références musicales disparates :

  • Les girl groups des années 60 : Les harmonies vocales et les mélodies simples mais efficaces rappellent des classiques tels que “Be My Baby”.
  • Le punk des années 70 et 80 : Leur énergie brute et leur son minimaliste évoquent les Buzzcocks ou The Undertones, avec une intensité immédiate qui séduit dès la première écoute.
  • La pop française des années 80 : Les textes en français et certains arrangements rappellent des groupes comme Les Calamités ou Les Rita Mitsouko, où une esthétique vintage rencontre une modernité irrévérencieuse.
  • Le power pop britannique : On retrouve dans certains morceaux, comme “Paralysée”, l’influence de groupes comme Big Star ou Teenage Fanclub, où les guitares mélodiques se mêlent à une approche plus réfléchie de la structure musicale.

Depuis sa sortie, “C’est Déjà L’heure” a été salué par la critique pour son habileté à réinterpréter des références classiques tout en proposant une vision singulière. Pitchfork, par exemple, a souligné “l’élégance mélodique et l’authenticité émotionnelle” de l’album, tandis que KEXP a noté que “Alvilda représente une nouvelle vague de groupes francophones qui transcendent les barrières linguistiques grâce à une énergie universelle”.

Le public, quant à lui, a rapidement adopté cet album comme une ode moderne à l’évasion et à la rébellion douce. En concert, Alvilda sublime ses morceaux par une énergie scénique débordante, renforçant leur réputation de groupe à voir absolument.

Conclusion et recommandations

Avec “C’est Déjà L’heure”, Alvilda s’impose comme une voix incontournable de la scène alternative française. L’album, à la croisée des époques et des genres, plaira aux nostalgiques de la pop rétro autant qu’aux amateurs de punk mélodique. Pour prolonger cette découverte, plongez-vous dans les disques des Buzzcocks (Singles Going Steady) ou dans les perles oubliées de la power pop française avec Les Calamités (À Bride Abattue).

Alvilda prouve que la musique, même empreinte de références passées, peut toujours sonner comme un appel vibrant à vivre pleinement l’instant présent. Et ça, c’est déjà beaucoup.


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