Bon, il y a des moments où il faut s’atteler à une tâche difficile qui est celle de rédiger une critique sans conviction. Jusqu’à présent, on critiquait ce qui suscitait l’enthousiasme, l’étonnement, la joie. On ne critique pas ici la nullité. Elle est en surnombre sur les radios et télé poubelles, à quoi bon en rajouter ?
Mais on peut se retrouver face à quelque chose qui, sans être véritablement mauvais, a quelques qualités. The History of Apple Pie a donc l’insigne honneur de faire les premiers frais de cet exercice difficile qui consiste à faire ressortir les qualités d’un objet inachevé.
Out of view n’est pas très original sur le plan mélodique comme sur le plan des arrangements. Cela ferait penser à ce groupe du milieu des années 80, The Primitives. Une Noisy-Pop doucereuse tendance Surf à base de guitares limite saturations mais saturations maîtrisées par un bon ingénieur du son, une voix féminine lolita, des chorus sans surprise. The History of Apple Pie dit la jeunesse cool mais nostalgique, ou la coolitude jeune mais nostalgique ou la nostalgie cool mais jeune. On ne sait pas trop ce qu’ils disent en fait. C’est gonflant.
Ca accroche parce que c’est mainstream mais ça agace vite. Au milieu du premier morceau, on aimerait échanger de bons sentiments ayant très peu servi contre un lance-flammes. Il ne suffit pas de se revendiquer indie rock pour être rock. Ça vient de myspace, c’est du bedroom rock (pas garage du tout) et un prod qui avait le week-end pour trouver quelque chose pour lundi matin a du se dire que ma foi…
Je sais, j’avais dit que je ferais ressortir les qualités de l’album mais là, j’ai piscine.
Pour paraphraser Desproges, de deux choses l’une, soit c’est mauvais et j’en doute quand même un peu, soit c’est pas si mal et j’en doute quand même beaucoup. De là à dire que c’est bon, faut quand même pas pousser, je suis pas Mère Thérésa.