[dropcap]Voici [/dropcap]donc le dernier album de Phoenix, Banrupt !.
Et me voici bien embêté… Si l’on se place sur le plan de la production, des arrangements, de la maîtrise des mélodies, bref si l’on s’attache à la forme, alors oui, c’est un bon album.
Les membres de Phoenix ont démontré et démontrent encore ici qu’ils ont une virtuosité instrumentale indéniable.
Mais… Je trouve que cela manque d’âme. Et c’est peut-être un problème personnel que j’ai avec ces groupes au son trop parfait et à la production impeccable. J’ai du mal à entrer dedans, je me sens un peu à l’écart. J’ai l’impression que l’on m’oblige à n’être que le simple spectateur.
C’est un bon album, certes, avec de belles mélodies mais la production est envahissante. Ces mélodies ne sont pas révolutionnaires sur le plan musical et ce n’est du reste pas vraiment l’intention de Phoenix depuis le premier album. On est sur ce son côte Ouest et grands espaces, classique et efficace.
Les textes m’ont en revanche plus intéressé. Certains d’entre eux confinent à une certaine forme de mysticisme et font l’effet de morceaux de conversations captés ça et là. Cet aspect décousu est sans doute intentionnel, à l’image de nos propres conversations (Texto, Tweets, FaceBook). C’est sans doute l’aspect le plus intéressant de cet album. Mais bon, ça m’en touche une sans vraiment bouger l’autre.
Je suis donc mitigé. L’album s’écoute sans difficulté mais il ne sera pas de ceux qui me marqueront. Mieux, il s’écoute sans même que l’on s’en rende compte alors qu’un album de Céline Dion me donne envie dans les 30 secondes d’envahir le Canada. De fait, je pense l’avoir déjà oublié…