Au début des années 80 (Wahou, ça fait tout de même un bail que je suis en vie.), au début des années 80, disais-je avant d’être interrompu par mes pensées, sur le temps qui passe et conséquemment celui qu’il me reste à passer, la musique indus (Pacific 231 par exemple) s’emparait de synthés, de tables de mixage, de séquenceurs et de boites à rythme.
Il y avait quelque chose d’assez jubilatoire dans cette musique, jubilatoire et aussi terriblement obscur car l’indus était âpre et suscitait parfois un certain malaise, un sentiment de crudité. Elle s’emparait des sons du quotidien, faisait des loops avec des extraits d’émissions de radio ou de télé ou d’oeuvre littéraire (Je me souviens des Parents terribles de Jean Cocteau par exemple).
Kotakarma est dans cette même veine. C’est de l’auto-prod. On y trouve cette même façon de prendre des sons, de les mettre en boucle et de les recracher. Les sons, les paroles ainsi restituées apparaissent alors plus brutes et plus crues qu’ils ne l’étaient à l’origine. On y trouve certes un morceau plus soft, plus groovy (Corrente De Ar) qui pourrait être presque romantique pour une oreille distraite mais derrière, cela sent la poisse et la déliquescence.
Et quant aux autres morceaux, on tape dans le rap, le Hip-Hop, le ragga. les mots sautent à la gorge de celui qui les entend dans une ambiance sonore minimaliste, LoFi et Trip-Hop. Le son gagnerait-il à être mieux produit ? Pas sûr…
Tout comme le faisait la musique indus, ces morceaux dépeignent une autre réalité du monde, non pas l’envers du décor, mais ce qui se passe sous nos yeux dans la plus parfaite indifférence.